L’enseignement au Maroc français 1955
En 1955, les services postaux marocains émettent une série de quatre timbres sur le thème de la campagne de solidarité franco-marocaine. Les timbres portaient sur l’éducation moderne au Maroc.
L’enseignement traditionnelle à la fin du XIXe siècle
Les enfants qui apprennent le Coran par cœur ont eu la possibilité de poursuivre leurs études théologiques dans des établissements d’enseignement supérieur dénommés « Zawiya ». Des enfants plus prévenus pourraient poursuivre leurs études à l’université d’al-Qarawiyyin (également noté Karaouiyine ou جامعة القرويين) à Fès.
L’enseignement moderne au Maroc après 1912
À partir de 1912, les autorités françaises du protectorat ont commencé à planifier la mise en place d’un système éducatif moderne. Ce système était destiné à préparer les futurs fonctionnaires de l’administration marocaine. Il reposait sur deux piliers majeurs: les écoles musulmanes et les collèges musulmans (illustrés ci-dessous). Ils ont été créés par le decret royal (Dahir) du 18 février 1916 portant organisation des écoles indigènes.
Une circulaire du 30 août 1920 fixe le plan d’études et les programmes d’éducation des indigènes et la création, la même année, de la direction de l’enseignement public qui supervise trois systèmes éducatifs: l’éducation européenne, l’éducation juive et l’éducation musulmane.
Collège musulman Moulay Idriss à Fès
Le Collège Moulay Idriss a été créé à Fès en 1914. C’était l’une des deux écoles modernes établies sous le protectorat français par le général Lyautey, le gouverneur français. L’autre était le Collège Moulay Youssef de Rabat (Aujourd’hui lycée Moulay Youssef).
Les deux écoles ont été officiellement créées par le Dahir de février 1916 sous le nom de «Collège musulman».
Au début du protectorat français en 1912, la ville de Fès était la capitale du Maroc. Le Collège Moulay Idriss était destiné à former les futurs agents centraux et locaux de l’administration marocaine (pachas, khalifas, agents financiers ou magistrats).
Il ouvrit ses portes en octobre 1914 et accueillait une seule classe d’une douzaine d’étudiants issus de familles des notables de Fès. L’enseignement était principalement dispensé en arabe, le français étant enseigné en deuxième langue.
Les étudiants ont également suivi des cours de droit et de théologie à l’université d’al-Qarawiyyin (également notée Karaouiyine ou جامعة القرويين), lش plus ancienne université au monde selon l’UNESCO.
Le collège ne disposait pas d’internat et donc n’acceptait que les étudiants résidant à Fès. En 1940, le sultan Mohamad V et son prince héritier Moualy Al-Hassan (futur roi Hassan II du Maroc) ont posé la première pierre d’un internat pour les étudiants, qui pouvait accueillir 50 étudiants. L’internat a accueilli les premiers résidents en 1942.
Jusqu’au début des années 1930, le collège comptait moins de 50 étudiants, mais le nombre a continué de croître chaque année pour atteindre 520 étudiants en 1950. Le collège est devenu le « Lycée Moulay Idriss » et reçoit toujours des élèves.
École musulmane du Camp Boulhaut:
La ville du camp Boulhaut a d’abord été établie en tant que camp militaire français en 1907 lors de la campagne du Maroc ou de la conquête militaire du Maroc. La première zone urbaine a été conçue comme une zone résidentielle d’officiers de l’armée.
La partie urbaine du camp s’est développée vers la ville de Bouznika et progressivement pour devenir une petite ville à forte population marocaine. Les timbres ci-dessus présentent une « école musulmane » établie par les autorités d’occupation pour la population locale.
Le Camp Boulhaut est aujourd’hui la ville marocaine du nom de Benslimane. Il est situé à environ 60 km au sud-est de Rabat et à 60 km au nord-est de Casablanca. Il porte le nom de «Sidi Muhammad bin Suleiman», dont la tombe est située à un kilomètre au sud-ouest du centre-ville.
Benslimane comptait 58 194 habitants en 2014. C’est la capitale d’une province du même nom.
Référence: Catalogue Yvert & Tellier: Timbres 339 à 3342
(*) source: blog de Roland Benzaken