Khédive Ismail Pacha le Magnifique (1830 – 1895)
Khédive Ismail Pacha, également connu sous le nom d’Ismail le Magnifique, est né le 31 décembre 1830 au Caire, en Égypte, et décédé le 2 mars 1895 à Istanbul, en Turquie. Il fut un dirigeant éminent de la seconde moitié du XIXe siècle. Il a joué un rôle important dans la modernisation de l’Égypte et dans ses relations avec les puissances européennes.
Ismail Pacha était le petit fils de Muhammad Ali Pacha, le fondateur de l’État égyptien moderne. Il a reçu une éducation influencée à la fois par les traditions égyptiennes et européennes, ce qui a suscité son intérêt pour la modernisation et la réforme.
En 1863, Ismail Pacha accède au poste de Khédive, ou vice-roi, d’Égypte, succédant à son oncle Saïd Pacha. Il s’est lancé dans un ambitieux programme de modernisation et de développement, visant à transformer l’Égypte en une puissance régionale et à affirmer son indépendance du contrôle ottoman.
Modernisation de l’Égypte
L’une des principales initiatives d’Ismail Pacha a été la modernisation des infrastructures égyptiennes. Il a notamment procédé a la construction de chemins de fer, de lignes télégraphiques et de systèmes d’irrigation. Il a également cherché à améliorer l’éducation, les soins de santé et l’armée.
Khédive Ismail a poursuivi les réformes internes massives de son grand-père en réorganisant le système douanier et en modernisant le système postal, avec l’émission du premier timbre-poste égyptien en 1866.
Il a stimulé la croissance économique en créant une industrie sucrière, en développant l’industrie du coton, en modernisant les systèmes de transport, en construisant des palais et en soutenant l’opéra et le théâtre. Il a supervisé la construction d’un nouveau quartier à la périphérie du Caire, inspiré par Paris. La ville a été peuplée de plus de 100 000 Européens. Alexandrie a également constaté une grande amélioration. Grâce à son initiative massive de construction de chemins de fer, l’Égypte et le Soudan sont passés de presque aucune voie ferrée à plus de chemins de fer par kilomètre de terre habitable que n’importe quel autre pays au monde.
Durant son règne, Ismail Pacha a multiplié le budget de l’éducation par plus de dix grâce à la réforme scolaire. Il a également créé des écoles techniques et professionnelles supplémentaires en plus de l’expansion des établissements élémentaires et secondaires existants. L’envoi d’étudiants en mission éducative en Europe reprend, dans le but de former une élite instruite dans les traditions occidentales. Il créa également une bibliothèque nationale en 1871. En 1975, il fonda la Société géographique royale égyptienne et lui nomma pour président un voyageur et ethnologue allemand.
La crise financière
Pour financer ses projets de modernisation, Ismail Pacha a contracté d’importants emprunts étrangers. Les principaux créanciers étaient des puissances européennes, notamment de la France et de la Grande-Bretagne. Cependant, le coût de ces projets, combiné à la mauvaise gestion économique et à la corruption, a conduit à une grave crise financière en Égypte.
En 1875, le gouvernement d’Ismail Pacha vendit ses parts dans la Compagnie du canal de Suez à la Grande-Bretagne, aggravant ainsi les difficultés financières de l’Égypte. Cela a finalement conduit à l’établissement du contrôle britannique sur le canal et à une influence européenne accrue en Égypte.
Déposition et exil
La crise croissante de la dette et l’intervention européenne ont suscité le mécontentement parmi les Égyptiens. Elle a aussi mis à rude épreuve les relations d’Ismail avec l’Empire ottoman, qui avait une suzeraineté nominale sur l’Égypte. En 1879, sous la pression des créanciers européens et du sultan ottoman, Ismail Pacha fut démis du pouvoir et remplacé par son fils, Tewfik Pacha.
Après sa déposition, Ismail Pacha vécut en exil en Europe, principalement à Istanbul et à Paris, où il resta jusqu’à sa mort en 1895.
Malgré ses aspirations à la modernisation et au développement, Ismail Pacha reste dans les mémoires pour sa mauvaise gestion financière. Cette crise financière a conduit à l’érosion de la souveraineté égyptienne sous l’influence européenne. Néanmoins, ses projets ambitieux ont jeté les bases des efforts ultérieurs de modernisation de l’Égypte.
La poste égyptienne a émis ce timbre en 1945 pour commémorer le 50ème anniversaire de la mort d’Ismail Pacha.
Référence catalogue: Yvert & Tellier 234