Commémoration de la révolution de juillet: Egypte 1962
Dans la nuit du 23 juillet 1952, l’Organisation des officiers libres de l’armée égyptienne dirigée par le général Mohamed Naguib et le colonel Gamal Abdel Nasser organisa la révolution de juillet. Les militaires ont réussit à contrôler les installations vitales du pays sans effusion de sang et à forcer le roi Farouk à abdiquer et à quitter le pays le 26 juillet 1952.
Le roi abdiqua en faveur de son jeune fils, le prince Ahmed Fouad (1952-), qui n’avait pas encore terminé sa première année. Un conseil de tutelle a été formé sur le trône dirigé par le prince Muhammad Abdel Moneim, le fils aîné du Khédive Abbas Hilmi II qui a dirigé l’Égypte de 1892 à 1914.
Les officiers libres ont établi un Conseil de commandement de la révolution présidé par le général de division Mohamed Naguib et composé de 13 officiers libres parmi lesquels Gamal Abdel Nasser et Anouar El-Sadate. Le Conseil de commandement de la révolution a nommé un nouveau gouvernement, mais il était le dirigeant de facto du pays.
Le 18 juin 1953, le Conseil de commandement de la révolution annonça l’abolition de la monarchie et la création de la république. Cela a mis fin au règne de la famille Muhammad Ali qui dirigeait l’Égypte et le Soudan depuis 1805.
Le général de division Mohamed Naguib a été choisi comme premier président de la République égyptienne, et il a continué en fonction du 18 juin 1953 au 14 novembre 1954, lorsque Gamal Abdel Nasser a assumé la présidence de la République.
Les raisons de la révolution
Les raisons de la révolution étaient multiples. La plus importante était la corruption généralisée et l’opulence et l’indifférence dans lesquelles vivaient le roi et son entourage. En cette période, les paysans et les classes ouvrières vivaient une vie d’amertume et de souffrance.
En outre, la défaite de l’armée égyptienne dans la guerre de Palestine en 1948 a joué un rôle majeur dans la création de l’Organisation des officiers libres. Le roi et son entourage étaient accusés par la peuple et les officiers d’avoir fournit des armes corrompues à l’armée égyptienne. Ils étaient également accusés d’avoir réalisé des gains grâce à des contrats aux prix exagérés.
La réforme sociale était l’un des objectifs les plus importants de la révolution, qui accordait une grande attention aux classes populaires d’agriculteurs et d’ouvriers, dont les officiers étaient issus.
La réforme agraire
La révolution a préparé et mis en œuvre des plans pour développer l’agriculture, l’industrie et l’éducation, et pour fournir des services de base dans les villages et les zones reculées tels que l’éducation, la santé, l’eau potable et l’électricité.
La loi égyptienne de réforme agraire a été promulguée, le 9 septembre 1952, seulement quarante-cinq jours après la révolution, L’objectif principal de cette loi était de redistribuer la propriété des terres agricoles en Égypte avec un maximum de 200 acres par habitant et éliminer la classe féodale qui contrôlait à l’époque plus de la moitié des terres agricoles. La loi stipulait de déterminer la propriété agricole des individus, de prendre la terre aux grands propriétaires et de la distribuer aux petits agriculteurs sans terre.
La nationalisation du Canal de Suez
L’une des réalisations les plus importantes de la révolution a été la construction du haut barrage d’Assouan qui a protégé l’Égypte contre les inondations et lui a fourni de l’électricité et de l’eau et a grandement amélioré le secteur agricole. Le Conseil de commandement révolutionnaire a pris en octobre 1952 la décision de commencer les études pour établir le barrage et sa première conception a été adoptée à la fin de 1954. La construction du barrage a été reportée en raison de son coût élevé et du refus de plusieurs pays occidentaux et d’instituts internationaux pour financer le projet, ce qui a incité l’Égypte à nationaliser le canal de Suez.
La révolution a nationalisé le canal de Suez pour profiter de ses revenus dans le développement économique du pays, ce qui a provoqué l’agression tripartite contre l’Égypte en 1956, où la France, la Grande-Bretagne et Israël ont attaqué l’Égypte pour reprendre le contrôle du canal. La guerre a pris fin avec l’évacuation des forces d’occupation et la fin de la présence militaire britannique qui a commencé en Égypte en 1882.
Developpement de l’éducation
Dans le domaine de l’éducation, les réalisations les plus importantes de la révolution de juillet ont été l’adoption de l’enseignement public gratuit et de l’enseignement supérieur gratuit, et le doublement du budget de l’enseignement supérieur, qui a permis l’ajout de dix universités établies dans tout le pays au lieu de seulement trois universités lorsque la révolution a eu lieu. En outre, des centres de recherche scientifique et des hôpitaux universitaires ont également été créés .
Developpement de la culture
Malgré l’immense héritage culturel égyptien, un ministère de la culture n’a été créé en Égypte qu’en 1952 sous le nom de ministère de l’orientation nationale, qui a été transformé en ministère de la culture et de l’orientation nationale en 1958 epuis en ministère de la culture en 1965. Le ministère de la Culture et son ministre, le Dr Tharwat Okasha a joué un rôle important dans l’adoption par l’UNESCO de la campagne internationale pour sauver les monuments de la Nubie de la noyade dans le lac du barrage d’Assouan. Cette campagne a réussi à déplacer et à sauver 22 temples et monuments architecturaux de leurs lieux, y compris le temple d’Abou Simbel et les temples de Philae.
La révolution a également établi l’Autorité générale pour les palais culturels et de nombreux palais culturels et centres culturels ont été créés dans différentes régions du pays, après que l’activité culturelle se soit concentrée au Caire et à Alexandrie. En ce qui concerne les arts, l’Académie des arts a été créée en 1959. Elle comprend les instituts supérieurs de théâtre, de cinéma, de critique, de ballet, d’opéra, de musique et de folklore.
Developpement du cinéma
La révolution de juillet a contribué au renforcement de l’industrie cinématographique égyptienne grâce à la création de la «Fondation de soutien au cinéma», qui s’est transformée en 1958 en «Fondation générale du cinéma égyptien», dont les objectifs étaient d’élever le niveau technique et professionnel du cinéma et de prêter aux personnes impliquées dans la production cinématographique et d’encourager la projection des films arabes à l’intérieur et à l’extérieur du pays et d’accordé des prix pour la production cinématographique .
En 1962, à l’occasion du 10e anniversaire de la révolution, l’Égypte a émis une série de 8 timbres commémorant la réalisation de la révolution.
Référence catalogue: Yvert & Tellier 532 to 539.